le lit casa telematica jour 3 La société idéale

POURNIN Elisa - TERRANOVA Lucie - LEGRAN Clémentine
C’est la société idéale. Il n’y a plus de hiérarchies sociales, plus d’inégalités, plus de discriminations. Plus personne ne dort dehors, chacunx a les mêmes chances dans la vie. Les puissants sont sortis de leur Tour d’Ivoire. Ceux qui autrefois étaient pauvres et ceux qui étaient riches sont désormais indiscernables.
En dehors de cette chambre, dans cet immeuble à cent étages, d’autres chambres, toutes identiques. Dans la ville, tous les immeubles, identiques. Sur terre, que des villes, toutes identiques ; plus un mètre carré non constructible. Tout est ordonné, réglé, les rues sont droites, interminables.
Mon corps lui-même est contenu dans un lit qui en épouse la forme. Mes bras reposent sur deux accoudoirs, ma nuque est maintenue par un repose-tête qui a éliminé toute douleur musculaire. Mon corps est lâche, reposé.
J’y ai tout à disposition : plus besoin de penser, rien d’autre à faire que de regarder les autres, et d’être regardéex par les autres. Sur les réseaux sociaux, j’invente mon identité idéale. Performance. Défoncéex à l’ocytocine. Le bonheur absolu. Nulle envie de dormir ; les yeux brûlants et secs, dérouler sans discontinuer, ne rien louper, exister partout, tout le temps : aucun prétexte pour être coupéex des autres. Nous travaillons tousxtes en ligne, plus d’effort à fournir, l’énergie est comptée et dépensée intelligemment. Performance.




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